Le vapotage a connu un succès fulgurant ces dix dernières années, notamment comme alternative au tabac traditionnel. Présentées comme une option plus propre et potentiellement plus sûre, les cigarettes électroniques et les dispositifs de vapotage utilisent des e-liquides, ou e-liquides, vaporisés et inhalés par l’utilisateur. Ces liquides contiennent généralement une base de propylène glycol (PG) et de glycérine végétale (VG), des arômes et souvent de la nicotine. Cependant, la présence de substances chimiques cachées ou non divulguées dans les e-liquides suscite une inquiétude croissante chez les scientifiques, les autorités sanitaires et les utilisateurs. Si certains ingrédients sont clairement indiqués sur l’étiquette, d’autres ne le sont pas, ce qui soulève des questions de transparence, de sécurité et d’effets à long terme sur la santé.

1. Ce que disent les étiquettes des e-liquides

La plupart des e-liquides commerciaux indiquent quelques composants essentiels sur leur emballage : PG, VG, teneur en nicotine et arômes ajoutés. Ces ingrédients sont considérés comme les ingrédients principaux et sont généralement reconnus comme sûrs par les organismes de réglementation comme la FDA. Cependant, vapoter n’est pas assimilable à manger ou boire ces substances. Lorsqu’ils sont chauffés, ces ingrédients peuvent se modifier chimiquement et produire des composés potentiellement nocifs en cas d’inhalation. De plus, les étiquettes ne mentionnent pas toujours tous les composés, notamment les arômes, qui peuvent regrouper des dizaines de substances chimiques différentes sous un seul nom, comme « myrtille » ou « barbe à papa ».

2. Le rôle des arômes et des additifs

Les arômes contenus dans les e-liquides contiennent de nombreux produits chimiques cachés. Si les fabricants affirment souvent que leurs arômes sont de qualité alimentaire et sans danger, l’inhalation est une voie d’exposition différente de l’ingestion. Certains agents aromatisants, comme le diacétyle, une substance chimique qui confère au beurre son riche arôme, sont connus pour provoquer des maladies respiratoires telles que la bronchiolite oblitérante, également appelée « poumon du pop-corn », lorsqu’ils sont inhalés au fil du temps. Bien que certaines entreprises aient progressivement abandonné le diacétyle, des études ont montré que des composés similaires, comme la 2,3-pentanedione et l’acétoïne, sont toujours présents dans certains e-liquides.

De plus, l’utilisation d’édulcorants dans les e-liquides peut entraîner la formation de sous-produits toxiques lors du processus de chauffage. Les additifs sucrés peuvent se décomposer en composés tels que le formaldéhyde, l’acétaldéhyde et l’acroléine, tous connus pour être irritants et potentiellement cancérigènes.

3. Décomposition thermique et réactions chimiques

L’une des principales préoccupations concernant les produits chimiques cachés dans les e-liquides concerne le devenir des ingrédients lorsqu’ils sont chauffés. Les appareils de vapotage utilisent des résistances métalliques pour chauffer le liquide, souvent à des températures de 200 °C ou plus. À ces températures élevées, des réactions chimiques peuvent se produire, décomposant des ingrédients apparemment inoffensifs en substances dangereuses. Par exemple, le PG et le VG peuvent se dégrader en formaldéhyde et en acroléine, notamment en cas de surchauffe de la résistance ou d’utilisation incorrecte de l’appareil.

Dans certains cas, des particules métalliques provenant de la résistance, comme le nickel, le chrome ou le plomb, peuvent s’infiltrer dans la vapeur, contaminant davantage l’aérosol inhalé. Ces ingrédients ne sont pas présents dans le e-liquide lui-même, mais ils font partie intégrante de ce que l’utilisateur inhale, ce qui rend l’exposition chimique globale plus complexe qu’il n’y paraît sur l’étiquette.

4. Contaminants et impuretés lors de la fabrication

Un autre risque provient des incohérences lors de la fabrication. Sur les marchés non réglementés ou lors d’achats auprès de marques inconnues, le e-liquide peut contenir des contaminants en raison d’un contrôle qualité insuffisant. Des solvants résiduels, des pesticides et des contaminants microbiens ont été détectés dans divers échantillons de e-liquides, notamment dans des produits contrefaits ou hors marque. Ces substances chimiques cachées peuvent présenter de graves risques pour la santé, surtout en cas d’exposition prolongée.

Même les fabricants réputés ne sont pas tenus de lister tous les composés, surtout si leurs ingrédients sont protégés par des clauses de « secret commercial ». Ce manque de transparence complique la tâche des consommateurs qui souhaitent faire des choix éclairés sur ce qu’ils inhalent.

5. Défis en matière de réglementation et de surveillance

Si certains pays et régions ont mis en place une réglementation stricte pour les produits de vapotage, notamment la divulgation obligatoire des ingrédients, de nombreux endroits manquent encore d’une surveillance complète. Aux États-Unis, la FDA n’a commencé que récemment à appliquer la réglementation exigeant l’approbation préalable à la mise sur le marché des produits de vapotage. Cependant, l’application est inégale et le grand nombre de produits sur le marché rend difficile de garantir que tous sont correctement testés et étiquetés.

Dans d’autres régions du monde, comme en Asie du Sud-Est ou en Europe, la réglementation sur le vapotage est encore en développement et des failles existent, permettant à des produits potentiellement dangereux d’atteindre les consommateurs. La mondialisation du commerce électronique signifie également que les utilisateurs peuvent facilement accéder à des e-liquides non réglementés provenant de l’étranger, ce qui augmente encore le risque d’exposition à des produits chimiques cachés.

6. Comment les consommateurs peuvent se protéger

Pour les utilisateurs qui choisissent de vapoter, être conscient de ces risques est la première étape vers la réduction des risques. Il est crucial d’acheter des e-liquides uniquement auprès de marques réputées qui divulguent leurs ingrédients et dont les produits sont testés en laboratoire. L’obtention de certificats d’analyse indépendants (COA) peut également garantir que le produit a été contrôlé pour détecter d’éventuelles substances nocives.

Éviter les e-liquides trop sucrés ou trop aromatisés peut contribuer à minimiser le risque d’inhalation d’arômes nocifs. De plus, un entretien adéquat de votre appareil (nettoyage de la résistance, utilisation de la puissance adéquate et non surchauffe du liquide) peut réduire le risque de production de sous-produits toxiques pendant l’utilisation.

Si un e-liquide peut sembler être un simple mélange de PG, de VG, d’arômes et de nicotine, la réalité est bien plus complexe. Des produits chimiques cachés peuvent être introduits par les arômes, la décomposition thermique, les impuretés, et même l’appareil lui-même. Alors que la recherche continue de révéler les dangers potentiels de ces substances, une plus grande transparence et une réglementation accrue sont essentielles. En attendant, les utilisateurs doivent faire preuve de prudence, se tenir informés et privilégier la sécurité plutôt que la production de saveurs ou de vapeurs. Le vapotage est peut-être moins nocif que le tabagisme, mais il n’est pas sans risques, surtout lorsque des substances chimiques cachées entrent en jeu.

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L'utilisation de Vapes est interdite aux mineurs, et l'utilisation de Vapes est déconseillée aux non-fumeurs